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Nico à Singap

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Etudiant frenchi à Singapour en echange à la Nanyang Technological University

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Nico à Singap

 

 

Mt Kinabalu climbing - Sabah

Ouah mais quel week-end, la pire expérience de ma vie je crois. Sans exagérer, j'ai rarement autant souffert et eu peur durant ma petite existence. Je vous explique: après tous ces voyages en Asie, j'avais envie de me faire un bon trek, une bonne expérience "nature" que je n'oublierais pas de si tôt. Et ben là, j'ai été servi ! Après avoir longtemps réfléchi sur les destinations possibles, j'ai hésité entre 2: gravir le Semeru en Indonésie ou bien grimper le Mt Kinabalu à Sabah (pointe de Bornéo).
En cette période, il est plutôt dangereux de monter le Semeru, ce volcan actif recrache des gaz et suivant la météo les vents peuvent ramener les fumées sur toi... Bref il est préférable d'y aller pendant un beau week-end d'été, et le trek est plutôt difficile à organiser (il faut une tente, un guide, un équipement adapté...).
Bref, je me suis donc décidé à monter le Kinabalu. Cette montagne est une des plus célèbres en Asie du sud-est, et c'est la plus haute après les 2 - 3 monts de la chaine de l'Himalaya. Le mont Kinabalu culmine à 4095 mètres d'altitude, et est très réputé pour son magnifique sommet: une immense dalle de granite qui rend l'endroit irréel et une vue imprenable sur Sabah! De nombreux randonneurs le grimpent chaque années: cette ascension ne présente à priori pas de difficultés pour tout sportif qui se respecte (moi sportif???) et cette expérience reste assez unique et impressionnante pour qu'il y ait ce gout d'"aventure". 

 

 
C'est parti: je réserve le guide, la nuit dans le refuge, mes billets d'avion... Et voilà pas que je me fais mal au genou 4 jours avant le trek pendant un jogging... Quel crétin ! J'ai vraiment trop mal, j'essaie d'annuler le trek, mais impossible ! Mes billets d'avion sont perdus, mais je peux changer la date du trek. Je le repousse donc d'une semaine, rachète des billets d'avion, en me disant bien que mon genou serait en parfait état d'ici là.
Une semaine passe et par bonheur mon genou ne me fait plus mal, et moi suis enfin heureux de partir à l'aventure.
Et tu parles d'une aventure: 3 jours de pluie, plus de 2000 m d'ascension et que des galères ! Déjà pour prendre l'avion: je devais traverser la frontière malaisienne et rejoindre l'aéroport de Johor Bahru... D'après mon Lonely Planet et internet, il existe une navette spéciale pour aller à l'aéroport. Donc après avoir traversé la frontière, je prends un bus pour rejoindre le terminal des bus et cars où je suis censé trouver l'arrêt de la navette pour l'aéroport. Bien sûr, aucune navette ! Je demande à plusieurs personnes et commerçants: et d'après eux il n'y a jamais eu de navette pour l'aéroport. Génial... Je suis paumé au milieu de Johor Bahru, ville plutôt dangereuse, mon avion est dans 2 heures environ, et aucune idée de savoir où se trouve ce fichu aéroport !
J'ai finalement pris un bus pour Senaï puis un taxi pour enfin rejoindre l'aéroport et mon avion de justesse: dernier appel...
J'arrive à Kota Kinabalu vers minuit, sous la pluie, je prends un taxi pour rejoindre l'auberge de jeunesse, et vite au dodo... Demain debout à 6 heures...
Le trek commence à Kinabalu National Park, à environ 90 km de Kota Kinabalu. Après plus de 2h de routes au petit matin, j'arrive vers 10h à Kinabalu park, je récupère mon pack lunch, je fais la connaissance de mon guide: Jan, très sympa même s'il ne comprends pas bien l'anglais, et c'est parti pour 2 jours de grimpe intensive, et malheureusement sous la pluie !
Le trek se déroule comme ça: le départ est à 1910m, le sommet à 4095m, le tout représente une distance de 11km. Le premier jour on rejoint le refuge à 3390m, à 8km du départ, repas puis bon dodo... Puis debout à 2h du mat pour gravir le sommet dans la nuit (les 3 derniers km), arriver au sommet au lever du soleil pour apprécier la vue, puis redescendre au petit matin au refuge pour un bon petit dèj et une bonne pause, avant de redescendre à Kinabalu park... une descente intermiiinaaable !!!!!!!
Bref en théorie le trek semble vraiment sympa à faire bien que physique, mais le paysage grandiose au sommet et la sensation de "nature" tout au long du trek en valent la peine...

 

 
Malheureusement, sous la pluie et dans les nuages, l'aventure devient tout de suite beaucoup plus difficile. Les huits premiers km pour arriver à Laban Rata (=au refuge) sont abobinablement durs, la pluie rend le terrain hyper glissant: le chemin se transforme en petit torrent, on a parfois le l'eau jusqu'au genoux, on glisse, on dérape, on grelotte de froid... Bref, c'est horrible ! Et on dirait pas, mais monter environ 1300m d'altitude en 8 km, c'est hyper physique. Et bien sûr, au bout de 3-4 km mon genou recommençait à me faire mal, et arrivé à Laban Rata je commençais déjà à me dire que je ne pourrais jamais redescendre !
Heureusement, un bon dîner m'attendait avant d'aller me coucher dans ma petite cabane (sans chauffage) à 6h du soir. Je n'ai jamais eu aussi froid de ma vie ! Il devait faire 2-3° là haut, impossible de sécher mes vêtements, j'étais frigorrifié... Normalement, je devais partager ma hutte avec 2 autres personnes, mais les 3/4 des randonneurs que j'ai rencontré sur mon chemin ont abandonné avant la fin, si bien que dans la cabane j'étais tout seul, et j'ai pu piquer les 3 autres couvertures pour tenter de me réchauffer...
J'étais là, tout seul, à trembler, à me demander par quelle folie je me suis retrouvé dans un tel merdier !
La pluie continuait de battre, mon genou me faisait mal, je me sentais si faible... J'avais la trouille... Je n'ai jamais eu aussi peur ! Limite je me suis mis à prier, à penser à ma famille et aux gens que j'aime... et dans quel pétrain je m'étais fourré...
Je n'ai quasi pas dormi, et à 2h30 du mat, mon guide vient frapper à ma porte pour me sortir du lit, et c'est parti pour affronter la bête... Ma douleur au genou s'était un peu atténuée, mais la pluie continuait de tomber. Je remets mes vêtements tout mouillés, mon poncho, mon parapluie à la main (oui je sais c'est bizarre de monter avec un parapluie, mais très utile pour limiter les dégâts), et nous voilà avec 4 autres personnes à affronter la pluie et monter les derniers km dans le noir, lampe torche à la main...
On arrive au check-point et le gars commence à nous dire que l'accès au sommet est fermé et trop dangereux... Nan mais on n'a pas monté tout ça pour rien quand même ! Nos 2 guides (le miens et celui de l'autre groupe) discutent vite fait avec le gars, et finalement nous ouvre l'accès: à vrai dire chaque nuit il y a quelques personnes qui montent au sommet (les plus courageux ! ), et il n'y a pas trop de danger si ce n'est qu'on monte les pieds dans la flotte !
Bref, on atteint le sommet, tout doucement, en respirant lentement (il faut faire attention à cause de l'altitude), mais malheureusement tout est gris : je ne vois pas au-delà de 2 mètres, la pluie continue à bousiller mon aventure ! Quelle déception !!! Immense déception... J'ai froid et je suis mouillé, mais au fond heureux d'être sur le toit du monde ! Ok j'exagère, mais malgré la douleur et le froid, la sensation d'être arrivé tout en haut et d'avoir réussi ce défi est plutôt euphorique sur le moment !!!
On profite du lieu quelques minutes, il n'est pas loin de 6h du mat, le jour s'est levé, tout est blanc et gris, il pleut toujours autant... Aucune visibilité, mais c'est grandiose quand même ! On est à plus de 4090m d'altitude et on se croit dans un autre monde... Avec le froid et la pluie, on ne s'attarde pas trop et on commence déjà à redescendre vers Laban Rata. On y va tout doux, le granite est glissant, parfois il y a une corde quand le passage est très pentu... On arrive vers 8h30 au refuge, où un bon petit dèj nous attend: oeuf, poulet, riz, nouilles, fruits, pancakes et un bon Milo tout chaud... ça requinque son homme !

 

 
Mais pour mon plus grand malheur, mon genou me fait horriblement mal, et je commence déjà à paniquer. Comment vais-je faire pour redescendre les 8km restants, sachant que ce sont les plus affreux?
J'en parle avec une des personnes du refuge: mon genou ne me soutient quasi plus du tout... et je commence à imaginer ma descente en hélico! J'étais trop trop paniqué, à moitié en pleurs... Je suis resté 2 heures immobile à attendre que ma douleur passe un peu... Alors je me suis dis qu'il fallait y aller, j'ai demandé à mon guide de descendre tout doucement. Et ce fut les pires heures de ce week-end: la pluie était toujours là (ca aurait été trop magique 5 minutes de pause sans flotte), les premiers km ça allait encore, mais vers la fin je descendais qu'à une seule jambe, en laissant l'autre tendue au maximum pour minimiser la douleur...
Bref, on est arrivé tant bien que mal tout en bas, en faisant des pauses toutes les 5 min pour laisser reposer mes tendons. En temps normal on aurait dû arriver entre 12 et 14h en bas, et prendre un bon repas. Je suis finalement arrivé vers 16h, et j'ai pu attraper le dernier public bus pour retourner sur KK en soirée... Puis taxi pour l'auberge, et direct au dodo ! Mort de chez mort
J'en pouvais plus! Je crois n'avoir jamais autant souffert physiquement... à cause de cette foutue mousson et de mon foutu genou !
Mais bon, ce Kinabalu: je l'ai fait !!!

 

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